Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les p'tites histoires de Mae

2 novembre 2013

Halloween

___31 octobre. Tous les enfants du quartier avaient revêtu un costume. L’un était un squelette, l’autre une momie, celui-là un fantôme… Ces enfants ne faisaient pas spécialement peur aux gens, mais ils étaient si mignons. Evane se promenait dans les rues éclairées faiblement par les lampadaires, se frayant un chemin entre tous les enfants. Ceux-ci tentaient de lui faire peur par des « bouh ! » et ils s’indignaient de la voir rire. 
___Evane avait bien mieux pour avoir peur ce soir. Elle regarda la colline qui lui faisait face. On disait que le manoir qui y reposait était hanté par des entités maléfiques. La jeune fille y était déjà allée, mais seulement en journée et rien ne s’était produit. Peut-être qu’il se passerait quelque chose le soir d’Halloween. 
___Ses amis lui avaient tous déconseillé d’y aller, mais c’est parce qu’ils avaient peur. Pourquoi une fête pour enfants changerait-elle quelque chose à ce manoir ? Elle y entrerait, il ne se passerait rien et elle rentrerait chez elle. Les entités maléfiques, ça n’existait pas, que ce soit Halloween ou tout autre jour. 
___Bientôt, elle quitta la ville animée pour marcher sur un sentier mal éclairé et sinistre. Ce sentier menait seulement au manoir hanté et n’était pas entretenu. Au fil des années, les ronces avaient envahi le chemin, les racines se dressaient tels des obstacles, les arbres semblaient encore plus morts que ceux de la ville. Alors que toute personne aurait eu peur de ce sentier, Evane, elle, le traversait sans crainte.
___Quelques minutes plus tard, après s’être débattue avec une branche qui lui barrait la route, Evane se trouvait devant l’entrée du manoir. Autrefois, ce manoir avait été une grande demeure victorienne. On disait que ses anciens occupants avaient été tués par les entités maléfiques. 
___La porte sortait de ses gonds, la peinture était écaillée. D’ici, on pouvait voir la tapisserie au mur arrachée, les planches du parquet dépasser du sol, les toiles d’araignées dans les moindres recoins. L’endroit, sans même y entrer, donnait la chair de poule. Mais au contraire, Evane se délectait de ce spectacle. Peut-être enfin aurait-elle peur.
___Elle entra dans la maison abandonnée en enjambant le trou dans le parquet. Un bruit sourd derrière elle. Elle se retourna violemment. La porte normalement entrouverte venait de se fermer.
___Seule. 
___Mais elle ne fut pas en proie à la panique. Le mois de novembre arrivait, et il n’était pas rare que de violents coups de vent frappent la région. Elle monta dans les escaliers rongés aux mites, slalomant entre les nombreux objets divers à terre : bougies tombées des bougeoirs, bibelots, fleurs fanées et un étrange objet qui n’avait jamais été là : un ours en peluche à qui il manquait un œil. D’où venait-il ? Qui l’avait mis là, alors que personne mis à part elle ne venait ? Elle décida de ne pas se poser plus de question et continua sa route. 
___La lune était presque pleine cette nuit-là, si bien qu’Evane n’avait pas besoin d’utiliser sa lampe de poche. Si bien qu’un rayon lumineux passant par la fenêtre aux carreaux éclaira un objet. 
___L’ours en peluche.
___La jeune fille s’approcha, espérant au fond d’elle-même apercevoir la moindre différence avec celui des escaliers.
___Il n’y en avait pas. Il lui manquait un œil aussi. Et pour la première fois de sa vie, elle eut peur. Elle jeta un œil dans les escaliers. La peluche avait disparu. 
La panique l’envahit. Il se passait véritablement quelque chose dans ce manoir. Elle dévala l’escalier le plus vite possible, trébucha, se releva. Elle agrippa la poignée et la secoua frénétiquement en s’apercevant que la porte refusait de s’ouvrir. Mais elle ne se laissa pas submerger par sa terreur. Elle était dans une maison hantée un soir d’Halloween sans aucun moyen de sortir. Si seulement elle avait cru à ces histoires de fantômes. Si seulement elle avait eu peur. 
___Puis elle l’aperçut. La porte. Au fond du couloir principal, une porte venait d’apparaître. Elle ne savait où cette porte menait, mais c’était sa seule chance. 
Elle se mit à courir, courir encore plus vite pour rejoindre cette porte. Mais plus elle s’en rapprochait, plus elle s’éloignait. Evane courait dans le vide. Elle sentit une présence à ses côtés, elle hurla, se débattait. Peu à peu, des dizaines de fantômes maléfiques l’entouraient, tentant d’entraîner la jeune fille avec eux. Elle continuait de courir en vain, la porte ne se rapprochait jamais. Des larmes commencèrent à rouler le long de ses joues. Celles-ci lui brouillaient la vue. Si bien qu’elle ne vit pas l’enfant-fantôme jeter un ours en peluche à qui il manquait un œil devant elle. 
___Surprise, Evane tomba à terre. 
___Personne ne sut jamais ce qu’il était advenu d’elle.

Publicité
Publicité
2 novembre 2013

EMI (Expérience de Mort Imminente)

Enco

Encore une battle contre Lehanna :D


 

___La mort. Un tunnel blanc. Aucune douleur, aucun sentiment. Le calme. La légèreté. Le bien-être. La douceur. La mort est tout ça à la fois. Calme, douce, légère. Blanche. Aucun noir, pas de nuances de gris. Rien. Du blanc. Éclatant, aveuglant. J'attends. Je ne bouge pas. Je sens mes cheveux flotter au vent. Pourtant pas un vent, pas une brise. Le silence. Total.
___Je flotte aussi, je crois. Il n'y a pas de sol, pas de plafond. Je ne ressens rien. Aucun moyen de repère. Du blanc. Partout. En haut, en bas, à droite, à gauche. Partout.
___La mort est un bel endroit. Je n’aurais jamais cru que je ne voudrais pas quitter la mort.
___Le tunnel se dessine, devient plus net. Les parois semblent transparentes. Je m’approche en me penchant en avant. De mes doigts, j’effleure cette paroi. Lorsqu’ils la touchent, des images apparaissent.
___Elles défilent le long du tunnel. Trop vite. Mais je le temps de reconnaître. C’est ma vie qui défile. Je regarde, essayant de capter des images malgré la vitesse. Je vois. Quand j’ai eu ma poupée préférée. Quand j’ai organisé ma première soirée pyjama. Quand je me suis disputée avec ma meilleure amie. Quand je l’ai embrassé pour la première fois. Chaque souvenir de ma vie apparaît et disparait en une seconde. Je distingue des moments dont je n’ai pas souvenir. Mais ils disparaissent, comme les autres.
___Puis je vois ma mort. Je vois cette ruelle dans laquelle je me suis engagée. Je vois cette ombre rouge qui me suit. Je la vois me frapper dans le dos. Je me vois tomber sur le sol dur et froid. Je la vois continuer à me frapper. Puis je me vois sombrer dans la lumière. 
___La mort est plus douce. Plus tranquille. Reposante. Je ne sais pas quoi faire. 
___Le blanc revient, plus éclatant qu’avant. J’attends.
___Puis la lumière au fond du tunnel devient plus éclatante encore. Je mets ma main devant mes yeux. Je crois que c’est une invitation. Je crois qu’on m’invite à aller vers là-bas.
___J’avance, lentement. Le tunnel semble interminable. Je me sens oppressée. Le sentiment de liberté qui m’emplissait a disparu. Maintenant, je suis enfermée. 
Une voix céleste s’élève au loin. Elle murmure mon nom. Puis un visage se dessine. D’abord flou, il devient plus net au fur et à mesure que je m’approche.
___On dirait un ange. Elle est si belle. Ses cheveux blancs flottent. Ses yeux bleus comme la glace me regardent. J’ai envie de lui parler, de lui demander ce que je dois faire, mais je ne peux parler. 
– Eileen… souffle la céleste voix. Tu ne devrais pas être là.
___J’aimerais lui demander où je devrais être. Mais aucun son ne sort de ma gorge. 
– Ton destin n’est pas dans la mort… Mais dans la vie. Va. Retourne d’où tu viens et accomplis ce que tu dois accomplir. Après seulement les portes de la mort te seront ouvertes. 
___Je sens mon esprit quitter la mort. Peu à peu, l’ange et le tunnel disparaissent. Je reprends conscience d’un corps, je ressens de nouveau mon cœur battre. Je ressens la vie. Quel dommage que de quitter un endroit si parfait.
___Un éclair blanc. La vérité. J’ouvre les yeux.
___Je sais ce que je dois faire.

2 novembre 2013

Triste souvenir

Euh... je ne compte même plus le nombre de battles que j'ai faite, je crois que c'est la dixième ^^ 


 

___La petite fille aux cheveux couleur de miel était assise dans les escaliers, la tête posée contre le mur froidi par l’hiver interminable. Ses petits yeux argentés regardaient dans le vide, si tristes, si brillants de larmes. Ses petites mains étaient plaquées sur ses deux petites oreilles si rondes, l’une d’entre elle tenait fermement un petit lapin en peluche. Le sourire du pauvre petit lapin avait été supprimé, remplacé par une mine triste. Tout comme celui de celle à qui il appartenait.
___Les petites mains de la petite fille essayaient de lui faire entendre le silence, alors que la dispute des grandes personnes résonnait dans toute la maison. Elle attendait, demandant à celui qui l’écouterait là-haut de l’entendre, alors qu’elle était si petite. Elle lui demandait d’être forte et de pouvoir calmer les gens si grands autour d’elle. Elle voulait être grande, pour pouvoir demander aux grands d’arrêter, mais elle ne le pouvait pas. Elle était petite.
___Elle ne comprenait pas les mots de la dispute, elle n’entendait qu’un brouhaha incompréhensible. Elle discerna un grand cri de douleur, serra les yeux encore plus fort pour ne pas pleurer, pour oublier qu’elle était là et pour oublier ce qu’il se passait à l’étage. Mais elle sut que c’était fini. La dispute.
___Car elle n’entendait plus rien.
___Pas une vibration, pas un mot.
___Lentement, ses petites mains quittèrent ses petites oreilles et inévitablement, le pauvre petit lapin tomba sur la marche inférieure. La petite fille n’y fit pas attention. Elle se releva tout doucement et monta une à une les marches, retenant sa respiration et évitant de faire craquer les marches si vieilles sous son petit poids, comme si elle avait peur de se faire entendre.
___Tout aussi délicatement, elle tourna la poignée de la porte d’où étaient venus les cris. Elle passa sa petite tête dans l’entrebâillement. Là, elle vit sa mère allongée à terre, la tête tournée dans un angle insolite, du sang chaud et rouge sortant du sommet de son crâne.
___La petite fille ne comprit pas tout de suite. Elle ne comprit vraiment seulement quand elle releva ses petits yeux sur son père, si grand devant elle. Il haletait, avant de hurler et de tomber à genoux près de sa femme, gisant à terre. La petite fille laissa échapper un petit cri de sa petite gorge. Son père l’aperçut. Celui-ci se releva violemment, voulant visiblement s’expliquer avec sa fille, mais la petite prit peur en voyant la main de son père rougie du sang de sa mère. C’est pourquoi elle s’enfuît  lorsqu’il s’approcha trop d’elle.
___Elle ne courrait pas très vite avec ses petites jambes, mais dévala tout de même les escaliers à une vitesse prodigieuse. Elle hurlait et pleurait, les larmes roulant sur ses joues rosies par le froid mordant l’empêchaient d’y voir clair. Elle entendait son père crier son nom par-dessus ses propres cris. Elle passa devant son petit lapin sans lui accorder la moindre importance et celui-ci en sembla plus triste encore.
___Elle ouvrit la porte qui menait dehors à la volée, et entendit au même moment un grand vacarme derrière elle. Tout en courant, elle se retourna, vit son petit lapin en peluche aux pieds des escaliers, son père allongé au sol, la tête fracassé contre la première marche, le sang coulant sur la pierre dure et froide.
___Elle ne vit la marche glacée devant elle.
___Elle sombra.

___L’adolescente ouvrit brutalement les yeux. Tout lui revenait. Elle n’avait jamais su pourquoi elle s’était retrouvée dans cet orphelinat froid et humide. Aujourd’hui, tout lui revenait. Sa chute sur la glace lui avait causé un choc au cerveau, lui faisant oublier cette journée horrible.
___Elle était grande maintenant et elle comprenait tout.
Tout était de sa faute. Elle était la cause de cette dispute, la cause de la mort de ses deux parents. Elle pleura longtemps à repenser à ce triste souvenir de sa mémoire. Elle ne savait comment elle pourrait vivre avec ce souvenir qui venait de resurgir.
___Non, elle ne le pouvait pas. Peut-être que son esprit lui avait fait oublier pour la préserver, mais il n’avait pas été assez fort.
___L’orpheline quitta discrètement les dortoirs, puis l’orphelinat.
___On ne la revit plus jamais.


 

12 septembre 2013

Secrets d'un autre Monde - chapitre 3

Chapitre 3

 

 

 

      Comme on était samedi, je me réveillai vers dix heures du matin. Mon père était déjà parti à la pêche. On était le jour de mon anniversaire, le vingt-cinq septembre. Je passai ma matinée à ne rien faire. Comme tous les samedis.

      Je mangeai seule avec ma mère comme mon père était parti pêcher. Je me demandais s'il s'amusait. Lui qui avait toujours dit que la pêche était la chose la plus ennuyante du monde. Sûrement que oui.

      Après le repas, j’attendis impatiemment Lola devant ma porte. Je restai ainsi comme cela pendant au moins un bon quart d’heure. Quand Lola arriva, je mis ma veste et nous partîmes à pied pour aller chez elle.

      Sa maison était beaucoup spacieuse que la mienne. Il y avait plusieurs baies vitrées dans le salon, ce qui le rendaient très lumineux. On pouvait aussi voir la rivière qui passait près de la forêt. À côté de la sienne, ma maison était un taudis.

  - Tu veux que je te fasse visiter ? me proposa-t-elle gentiment.

  - Oui, si tu veux.

      Elle me montra toute sa maison sauf sa chambre. Avant qu’elle ne me montre celle-ci, nous sommes tombées sur sa petite sœur de deux ans. Cheveux châtains comme sa grande sœur rassemblés en deux minuscules queues de cheval. Ses yeux étaient verts, semblables à l'émeraude. En bref, elle était le portrait craché de Lola. Elle nous adressa un grand sourire qui traversa son visage.

  - Elle est mignonne ta petite sœur !

      Lola s’adressa à sa sœur.

  - Tu veux venir avec nous ?

  - Oui ! répondit-elle.

  - Comment t'appelles-tu ? demandai-je directement à la petite.

  - Camille ! dit-elle, joyeuse.

      Lola me montra sa chambre. Elle était beaucoup plus jolie que la mienne. Il y avait plein de CD et une chaîne stéréo, un lit en pin, une bibliothèque remplie, une immense armoire en glace, et une vue sur la petite rivière à côté. Le tout était baigné d’une faible luminosité, à cause de l’ombre des arbres.

  - C’est l’heure des cadeaux ! lança-t-elle joyeusement. Tu viens ? 

  - Oui, si tu veux, soupirai-je, excédée.

      Je lui avais pourtant dis que je ne voulais pas de cadeau. Tout le monde m'en offrait des beaux, ce que je voulais, et moi, je ne savais jamais quoi offrir et le plus souvent - même si personne ne me le montrait vraiment - je voyais qu'ils étaient déçus.

      Nous sommes descendues au rez-de-chaussée avec Camille sur le dos. Et ce n'était pas une façon de parler. Elle s'était agrippée au dos de Lola et ne semblait pas prête à la lâcher.

      En arrivant au salon, il y avait plein de ballons, un gâteau, une table avec dessus un petit paquet cadeau et une grande affiche avec écrit dessus « JOYEUX ANNIVERSAIRE NATACHA ! ». Alors là, c’était vraiment trop à supporter. Comment les gens pouvaient me faire ça ?! Je détestais les artifices et être le centre de l'attention. Et je ne voulais pas être contre Lola, mais tout cela ressemblait à une fête d’anniversaire d’une enfant de dix ans. Je venais d’en avoir quinze, tout de même !

      Elle me tendit le cadeau.

  - Tiens, c’est pour toi ! Joyeux anniversaire !

      Intriguée par la petite taille du paquet, j’ouvris le cadeau soigneusement emballé et découvris un bracelet en argent. Il était magnifique. Je m'empressais de me le mettre au poignet.

  - Ça te plaît ?

  - Oui, merci beaucoup. Mais il ne fallait p...

      Elle ne me laissa pas finir ma phrase. Elle lança :

  - Le gâteau, maintenant !

         Après avoir mangé le gâteau, qui était délicieux, nous avons regardé un film jusqu’à la fin. Je vis alors qu’il était déjà cinq heures de l’après-midi. Nous sommes allées nous balader au parc avec Camille pour se dégourdir les jambes. Et oui, ce bled paumé avait un parc.

         Je rentrai chez moi vers sept heures du soir et mes parents m’attendaient avec impatience. À ma grande surprise, mes grands-parents étaient là. J’étais vraiment heureuse qu’ils soient venus. Cela faisait au moins trois mois que je ne les avais pas vus. Nous avons fait une petite fête pour mes quinze ans sur Terre. Comme par hasard, il y avait un gâteau, mais je ne voyais pas de cadeau mais un mignon petit chaton qui m'attendait, là, assis. Il était tout noir avec de petites rayures marron que l'on pouvait voir seulement lorsque l'on était tout près de lui. Je l'appelais Hibis. Cela ne voulait rien dire, mais ça sonnait bien. Il dormait dans ma chambre à côté de mon lit et me tenait compagnie. Mes grands-parents restaient dormir chez nous (ils habitaient assez loin). Nous nous sommes couchés vers dix heures du soir et je m’endormis très vite.

         Le lendemain, je ne pris pas de petit-déjeuner et allais retrouver Lola qui m’attendait dehors. Elle m’avait proposé d’aller à la fête foraine qui était installée sur la grande place (même la fête foraine venait ici). Il n’y avait pas grand-chose à faire à cette fête, je savais bien que c’était à prévoir, une fête foraine ici ? Du coup, nous sommes allées nous promener en forêt, celle qui se trouvait à côté de chez mon amie.

         Nous nous baladions depuis quelques minutes déjà, quand tout à coup, un bruit lointain se fit entendre. Nous étions trop loin pour deviner de quel animal il s’agissait.

  - Tu as entendu ce bruit ? dis-je en ayant de plus en plus peur.

  - Oui, mais ça devait être un animal, me rassura-t-elle.

         Sauf que cela n’avait pas l’air de me rassurer. Mais au contraire, je prenais vraiment peur. Et cela devait se voir sur mon visage, car Lola dit finalement avec regret :

  - C’est bon. T’as gagné. On rentre.

          Nous avons fait demi-tour. Plus on avançait vers la sortie, plus le bruit se rapprochait. Comme si la chose dont émanait ce bruit était à la sortie plutôt qu’au fin fond des bois, tapie dans l’ombre.

  - Tu n’as pas à avoir peur, ça doit être un chamois, rien de plus.

         Je n’étais pas tout à fait rassurée. Ce n'était pas un chamois. Un chamois ne faisait pas autant de bruit. D'ailleurs, je ne savais même pas à quoi ressemblait un chamois.

         En rentrant chez moi, mes grands-parents étaient prêts à partir et m’attendaient pour me dire au revoir.

 

         Je me réveillai brutalement le lundi matin - je n’avais pas cours, ce lundi matin-là - Mon portable n’avait pas réveillé que moi, mais aussi Hibis qui sortait ses griffes et avait les poils hérissés. Il n’avait jamais entendu de la musique, et crachait sur le téléphone qui continuait à vibrer et sonner. Je tentais de le calmer et décrochai en même temps.

  - Allô ? dis-je de mauvaise humeur parce qu’on me réveillait.

  - Salut Natacha ! dit joyeusement Lola qui ne se rendait pas compte qu’elle me réveillait. Tu pourrais nous garder Camille pour la soirée ?

  - Tu n’aurais pas pu me le dire au collège ? lançai-je.

  - Non. Justement. Je vais chez le dentiste ! Il n’y en a pas ici. Et ma mère doit partir à l'heure de la fin des cours. Dis oui, s'il te plaît !

  - C'est d'accord. Mais tu reviens à quelle heure ?

  - Autour de dix-neuf heures.

  - OK. Salut.

         Je raccrochai vivement et me préparai pour le collège. C’était vrai. L’après-midi, Lola n’était pas là. Ni les jumelles, d’ailleurs. Elles devenaient de plus en plus étranges et attisaient de plus en plus ma curiosité.

         Après le collège, j’allai chercher Camille chez Lola. Sa mère m’accueillit à bras ouvert avant de partir. Je ramenais alors Camille chez moi et nous avons commencé à jouer à cache-cache. Mes parents n’étaient pas là. Je ne savais pas où ils étaient, et je ne m’en inquiétais pas. Camille était cachée, je ne savais où. Je mis un bon moment avant de la trouver sous le lit des parents.

         Après cela, je lui fis prendre son dîner quand, tout à coup, les lumières s’éteignirent. D’après ce que je venais de voir, la petite avait très peur du noir. Quel gamin n'avait pas cette peur ? Je mis quelques dizaines de minutes pour la calmer et faire arrêter ses pleurs. Je me postai devant la fenêtre et vit que toute la ville était plongée dans le noir. Une panne générale.

         Juste devant moi, un violent coup de tonnerre frappa le sol. Je reculai en un violent sursaut et heurtai la table. J'aurais un énorme bleu le lendemain. Comment un éclair avait-il pu frapper aussi près ? 

         Puis il n'eut plus aucun éclair. Je n'avais même pas entendu de grondement, comme s'il n'y avait pas eu vraiment d'orage. Tous ces éclairs qui frappent si près et sans qu’aucun bruit ne précède étaient vraiment étranges. J’étais vraiment tombé dans un village bizarre.

         Le courant ne revint pas avant une heure du matin. J’avais ramené Camille chez elle vers dix-neuf heures, comme on m’avait dit. Il n’y avait toujours personne donc j’avais attendu pendant une petite demi-heure. Ça devait être à cause des lumières. Quand j'avais vu une voiture arriver, j’étais heureuse. Mais Lola ne m'avait pas parlé. Elle m'avait regardée méchamment. Mais peut-être avais-je seulement mal vu.

         Quand je fus couchée, j’essayais de récapituler les catastrophes de la semaine. Les coups de tonnerres et la coupure d’électricité générale, suivie d'un seul et unique éclair tombé pile devant ma maison. Le tout en la moitié d’une semaine ! C’était tout simplement impossible, surtout l'éclair à dix mètres de moi.

 

         En me réveillant le lendemain matin, je me demandais si les jumelles seraient là. Au collège, je vis Luna, mais pas Clémence. Quelle importance, Clémence ne semblait pas vraiment très sympathique, de toute manière. En cours de science, Luna me parla et me tendit un tout petit paquet.

  - Tiens. C’est pour toi. Joyeux anniversaire !

  - Comment l'as-tu su ?

  - Je ne parle peut-être pas, mais je sais écouter ! se vanta-t-elle.

       J’ouvris le paquet avec attention. À l’intérieur, je découvris un collier, ou plutôt un pendentif. Il avait une forme bizarre, indescriptible.

  - Qu’est-ce que c’est ? demandai-je, gênée.

  - Un porte-bonheur de chez moi.

  - Oh ! M... Merci beaucoup.

         Elle m'aida à le mettre à mon cou. Avec un peu de chance, il marcherait.

28 août 2013

Que veux-tu faire quand tu seras grand ?

     Encore une battle, contre Neik cette fois-ci. Avec la containte humoristique... aie, c'est pas mon truc l'humour, mais j'ai fait comme j'ai pu :

 

Que veux-tu faire quand tu seras grand ? 
___Je ne connais pas une question plus stupide. Comment un enfant de six ans peut-il savoir ce qu’il veut faire ? Et quelle perte de temps que de poser cette question. Tout le monde sait que l’enfant dira pour une fille : « je veux être maîtresse » ou « princesse » et pour les garçons : « je veux être astronaute » ou « pilote de formule 1 ». Rien qu’une perte de temps à écouter des gamins criards alors qu’ils pourraient se taire. J’avais dit ça aussi quand j’étais gamine, je rêvais. Résultat : je tenais la caisse du Géant. 
Jusqu’à ce que je rencontre ce petit garçon. 
___Ce jour-là, j’étais triste. Le visage dans mes mains, assise sur un banc. Le petit garçon jouait avec son ballon et celui-ci vint buter le banc sur lequel je m’étais assise pour m’apitoyer.
- Madame, pourquoi tu pleures ? 
___Je ne lui répondis pas. Je détestais les enfants, je détestais leur parler. Rien que leur voix me donnait des frissons. Mais comme l’enfant ne semblait pas vouloir partir, je lui lançai d’un ton cassant, espérant : 
- Parce que mon père est mort. 
___Au lieu de le rebuter, je lui avais donné l’occasion de parler. Je me maudissais moi-même.
- Ma grand-mère aussi. Mais je pleure pas… Je pleure plus. 
- Parfait, alors laisse-moi, le chassai-je d’un coup de main. 
- Tu sais ce que je veux ne pas être plus tard ? 
___Je le regardai avec de grands yeux ronds, si grand qu’il rigola en me voyant ma tête d’ahurie. C’était rare de voir un enfant savoir ce qu’il ne voulait pas faire. Ou du moins le dire. 
- Je ne veux pas être mort.
___Je ris de bon cœur. L’enfant se replia sur lui-même, blessé.
- Mais tu as le temps avant de mourir, tu sais ? À la place, demande-toi ce que tu veux faire plus tard. 
- Je n’aime pas cette question, elle est trop dure.
- Je vais t’aider alors. 
___Je ne sais pas ce qui m’a pris de lui proposer ça. Mais étrangement, je me sentais proche de cet enfant qui avait perdu quelqu’un. 
- Je ne sais pas moi, qu’est-ce que tu aimes ? 
- Jouer aux pokémon ! Oh oui, c’est une super bonne idée ! Je vais devenir un pokémon ! Je veux être euh… Tiplouf, parce que j’aime l’eau ! 
___Je fis la grimace. Comment pouvait-on être aussi stupide ? Même pour un enfant. Ma sœur disait que je ne devais pas y faire attention, qu’un enfant avait une imagination débordante. Vouloir devenir un pokémon, c’est un peu trop débordant, non ? 
- Non, devenir un pokémon, ce n’est pas le meilleur avenir, crois-moi.
- Ah ? Pourquoi Tiplouf il est gentil et tout joli ! Ou alors Pikachu ! Hum… Je sais pas…
- Les petits garçons aiment jouer à la police par exemple. Tu veux être policier ? 
- Ouai ! Attention, derrière toi !!
- Quoi ? hurlai-je, en proie à la panique. 
Je me retournai et ne vis rien. 
- Mais non ! Je jouais au policier ! Y’avais un méchant derrière toi ! Pfff, tu sais pas jouer. 
___Je rougis. Un gamin avait réussi à me faire peur. Je savais bien que je ne devais commencer une conversation avec l’un d’eux. Jamais. 
- Bon, pas police, je suis nul… 
- Et si tu devenais… un zombie… au moins tu ne seras pas mort.
___Je voulais m’amuser un peu et cet enfant s’en donnait à cœur joie. Soudainement, il laissa ses bras tomber vers le sol, sa bouche se tordit dans un étrange rictus et il marcha en titubant et un filet de bave tomba sur le sol. Je grimaçai de dégoût et rigolai en même temps.
- Cerveeeeaaauuux… maugréa-t-il.
___Il y se releva, essuya son menton et déclara : 
- Non, ce n’est pas drôle être un zombie… Ça fait mal au dos. Y’a un truc que je sais trop bien faire, tu veux voir ? 
___Je levai les épaules, indifférente.
- Écoute… Tu m’écoutes, hein ! Parce qu’il faut bien écouter ! Attention, vous êtes prête ?  Wesh, caille-ra ! Bien ou bien ? Bâtaaaard ! 
- Non, non, non, n’en dis pas plus ! Ce ne sont pas des mots qu’il faut dire.
- Je sais ! Mais je le fais bien, hein ? Hein, hein !! Dis, je le fais bien ! Dis, dis, dites ! piaillait-il en sautillant autour de moi.
- Stop !! je hurlai pour qu’il cesse de tourner comme cela. Tu me donnes la migraine ! Bon, cessons de jouer. Tu veux faire quoi plus tard ? Réponds et laisse-moi tranquille. 
- D’accord… Je veux aider les gens tristes, comme toi !
- Etre psychologue ? 
- Nan ! Je veux pas avoir une vieille barbe grise et des lunettes ! 
- Les psys ne sont pas tous comme ça ! 
- Si ! 
- Eh bien, c’est ce métier qu’il faut faire pour aider les gens tristes. 
- Tu dis que je suis pas obligé d’avoir la barbe et d’être vieux ?
___Je hochai positivement la tête. Que cela pouvait être bête parfois un enfant.
- D’accord, je veux bien être psychologue. Mais plus tard, hein ! Aujourd’hui, je veux jouer !
Il prit son ballon resté à terre. 
- Merci Madame ! T’es gentille et  drôle ! Dans vingt ans, vous pourrez venir vous faire psychologuer pour plus pleurer si tu veux ! Mais pas maintenant, j’ai dit, ma maman m’appelle !
___Ce jour-là, je m’étais prouvé à moi-même que cette question n’était pas si inutile que cela. Et qu’un enfant pouvait faire sécher les larmes pour les transformer en sourire.

Publicité
Publicité
22 août 2013

Premières vacances inoubliables entre copines

13 juillet 2012

Cher Journal,



___Ça y est, la tente est installée ! Comment ça de quoi je te parle ? Mais tu sais ! Ma mère avait dit que quand j’aurais seize ans, elle me laisserait partir camper avec Marissa, ma meilleure amie, pour quelques jours. Et nous y sommes ! Nous sommes installées dans un camping près d’un petit lac, tout près des bois. C’est vraiment beau, nous sommes dans la nature.
___La tente est petite, on tient à peine les deux, mais c’est ça le plus drôle. Je sens qu’on va bien s’amuser. Et nous ne sommes pas les seuls jeunes au camping ! Marissa est sûre qu’on va se faire un tas d’amis. 
___Mais je dois te laisser, cher Journal… Déjà ? Oui, déjà, Marissa est en train d’essayer de m’extirper de la ten


15 juillet 2012

Cher Journal,



___Le camping est vraiment génial ! Non pas que je n’avais jamais fait de camping, loin de là, mais celui-là est le meilleur que j’ai connu. À moins que ce soit du fait que Marissa est avec moi. Oui, cela doit jouer aussi.
___Je me souviens encore quand je suis partie il y a deux jours quand Maman s’inquiétait pour moi. Elle avait peur que je ne sache pas me trouver à manger. Ma foi, frites et glaces, c’est vraiment parfait ! Pas de vaisselle, pas de corvées, la belle vie ! Surtout sans les parents pour nous crier dessus ! Je n’ai pas envie de rentrer. Dans quatre jours… Pourquoi le temps passe-t-il si vite quand on s’amuse ? 
___Sinon, Marissa est amoureuse… Je l’entends me hurler de ne pas écrire ça par-dessus mon épaule, mais c’est trop tard, ma belle ! Et puis c’est vrai ! Que je t’explique. Il y a eu une soirée à l’accueil du camping, une sorte de fête. Bon, une fête de camping, ce n’est pas la fête du siècle, mais c’était bien sympa. Alors nous y sommes allées. Là-bas, tous les ados du camping s’étaient donné rendez-vous et Marissa a flashé sur un beau blond bien musclé, le genre de gars parfait, tu vois ? Ils ont bien sympathisé… Marissa ! Désolée, elle a décidé de gribouiller, ce n’est encore qu’une enfant dans sa tête. 
___Je vais devoir te laisser, du coup, parce qu’elle veut vraiment faire tout plein de dessins ! Oui, Marissa, j’arrive, allons nous baigner.


16 juillet 2012

Cher Journal,



___L’ami blond de Marissa est bizarre. Il ne fait que de la regarder d’un regard étrange, qui pourrait presque faire peur. Il la suit partout, tout le temps, rode autour de notre tente pour qu’elle vienne le rejoindre. Je trouve que ça commence à être lourd et Marissa aussi. Surtout quand il essaye de l’embrasser, qu’elle le repousse à chaque fois et qu’il réessaye. Je ne crois pas que ce soit un gars bien. Il est trop… bizarre. Et on ne le connait pas ! On ne sait pas qui il est. Pour une fois, même Marissa s’en rend compte. 
___Mais maintenant, je crois que c’est moi qu’il regarde. Je te mentirais si je te disais que ça ne me fait rien. J’ai un peu peur, je l’avoue. Mais après tout, nous sommes dans un camping bourré de gens, et nous sommes deux. Il ne peut rien nous arriver.
___Alors pour oublier un peu tout ça, aujourd’hui nous avons marché sur le chemin qui monte au-dessus de la falaise. Nous avions tout préparé avant de partir : les sandwichs, les chips (très important les chips !), l’eau, une nappe, nos IPods avec musique à fond, et un bon livre pour chacune. Enfin, si l’on considère le journal people de Marissa comme un bon livre.
___Nous avons mis plus de deux heures pour grimper là-haut, mais l’effort en valait la peine. Le vue était imprenable d’où nous étions. Je n’ai même pas compté le nombre de photos que j’ai prises ! On voyait tout le lac avec la falaise en face et le ciel bleu et ses nuages parsemés de-ci de-là. 
___Nous nous sommes alors installées et nous nous sommes ruées sur les sandwichs et les chips (important les chips !) tellement nous avions faim. Puis après un après-midi calme où le silence était dérangé par la musique de Marissa, nous sommes redescendues, laissant un magnifique paysage derrière nous.
___Je crois que le blond est là… Il rode encore autour de la tente. Je ne sais pas vraiment ce qu’il veut, mais ça commence à me faire flipper.


17 juillet 2013

Cher Journal,



___C’est ton nom n’est-ce pas ? C’est comme ça qu’elle t’appelait ? Cela fait longtemps qu’elle ne t’a pas écrit, pas vrai ? Je crains qu’elle ne t’écrive plus jamais. Je sais que je ne devrais pas t’écrire, mais je le dois. Parce que ça fait un an.
___Un an qu’elle a disparue. C’était la nuit, elle a entendu du bruit, alors elle a ouvert la tente. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait, elle m’a dit qu’elle avait entendu quelque chose et qu’elle allait voir. Je l’ai laissé partir et je me suis rendormie. 
___C’est de ma faute. Si je lui en avais dissuadé, elle ne serait pas sortie, et jamais elle ne serait partie à jamais.
Le lendemain, elle n’était pas dans la tente. Je l’ai appelé, mais son portable était dans la tente. Je l’ai cherchée partout en hurlant son nom, mais elle ne m’a jamais répondu. J’ai attendu le soir, peut-être qu’elle était partie faire une sortie seule, mais elle n’est pas revenue.
___Le 19 juillet, quand il nous fallait partir, elle n’était toujours pas réapparue. J’avais alerté la police, ils m’avaient posé des questions. Je leur ai dit que c’était sûrement ce mec blond et beaucoup trop collant, mais ils m’ont dit de ne pas l’accuser sans preuves. Mais je suis sûre que c’est lui. Je le sais, cher Journal. Mais ils n’ont pas voulu me croire. Ils ont alors interrogé le blond, et l’ont déclaré innocent. La police a alors fouillé la forêt entière, le lieu le plus proche de notre tente, sans rien trouver. Puis les environs… Rien. Ils disent qu’elle s’est sûrement noyée, mais je n’y crois pas.
___Si seulement j’avais accepté de l’embrasser, peut-être qu’il n’aurait pas jeté son dévolu sur elle. Pardonne-moi cher Journal, d’être la cause de sa disparition. 
___On dit que les premières vacances entre copines sont inoubliables. Eh bien oui, cher Journal, je n’oublierai jamais ces fabuleux derniers moments que nous avons passés ensemble. Je ne l’oublierai jamais. Pour elle.

21 août 2013

Alone in the dark - chapitre 2

Mardi 6 septembre 2011

Cher Journal,

 

            Je ne vais jamais m’y faire à ce « Cher Journal » ! Bref, passons. Je suis trop heureuse, je suis dans leur classe ! Encore une année ensemble ! Notre prof principal, madame Phaix, prof de français, à l’air super sympa. Tout le contraire de notre prof d’anglais. Lui, il a l’air d’être un tyran. Dès le début, il criait et s’est adressé à moi en me faisait d’une voix forte : « indroduce yourself ! ». Quoi ? N’étant pas forte en anglais, et ne voulant surtout pas parler, j’ai fait ma tactique infaillible : me taire en faisant mine de ne pas comprendre. Parce que même si je suis nulle en anglais, j’ai quand même compris qu’il voulait que je me « introduce », c’est-à-dire que je me présente. Alors comme je l’avais prévu, il est passé à quelqu’un d’autre. J’aime cette tactique.

            Mais du coup, vu que mes parents m’ont forcé à prendre latin et allemand européen (mon Dieu, quelle horreur !), je ne suis pas dans la même classe d’anglais et d’allemand que Ninon et Lou, mais bon, je serais m’en passer. J’ai fait la connaissance d’une fille qui fait du latin et qui est donc dans le même groupe de langues que moi. Alice, qu’elle s’appelle. Cheveux roux et frisés, yeux verts, habillée un peu en indienne, les ongles colorés, elle a l’air super sympa. Pour une fois que je parle à quelqu’un de nouveau dès le premier jour ! Sinon, il y a Marina, cheveux noirs, un peu rondelette. Je ne lui ai pas parlé, mais elle aussi fait du latin, et je suis à côté d’elle. Elle a l’air d’être le genre de fille que j’apprécie, pas comme Priscille (à ne pas confondre avec Priscilla, ma cousine), le genre de fille qui se fait remarquer dès le premier, tu vois le genre.

            Ah oui, et j’ai décidé à partir d’aujourd’hui de t’amener en cours avec moi, parce que regarde mon emploi du temps :

 

photo (8)

 

            J’ai plein d’heures de perm ! Et étude obligatoire, c'est quoi ça ? Et puis j'étais habituée à finir à 4h30 au collège, et là, 6h tous les jours ! Merci mes parents qui m'ont obligée à faire latin et allemand euro ! Le lundi, je commence à 1h et je finis à 6 ! Je vais mourir d'épuisement cette année. Et vu que je ne suis pas dans le groupe de langues de mes deux meilleures amies, eh bien, elles sont en cours quand je n’ai rien ! Remarque, je vais pouvoir écrire pendant ces heures-là. J’écris un livre, vois-tu ? Bon, pour l’instant, il n’est pas très avancé, sur trois parties prévues, je n’en ai écrit qu’une, mais je pense pouvoir le finir un jour. Mais dans longtemps ! Et c’est juste pour le fun, parce que vu mon style d’écriture pourri, je ne risque pas d’aller loin ! Mon livre est vraiment nul, mais j’aime bien écrire et inventer des histoires. C’est juste pour dire que je ne m’attends pas à ce qu’il soit publié. Loin de là !

            Bon, je vais me coucher, je suis crevée. Se lever à 7h m’a toujours épuisée. Je n’arrive même pas à rattraper mon sommeil pendant le week-end, je suis obligée d’attendre les vacances. Et vu cet emploi du temps de ouf, je ne sais même pas si je vais tenir jusqu'aux prochaines vacances ! 

            Allez, trêve de blabla, bonne nuit ! 

8 août 2013

Alone in the dark - chapitre 1

Oui, je sais, ce ne sont pas vraiment des chapitres, mais j'appelle ça comme ça


 

Dimanche 4 septembre 2011

Cher Journal,

 

 

            La vache, c’est bizarre d’écrire ça, ça fait vieux, non ? On écrit encore ça de nos jours ? C’est pas un truc qu’on a toujours écrit quand on était gamins ?

            J’ai jamais eu de vrai journal, alors je ne sais pas comment on fait. Ça va m’énerver d’écrire les négations en entière avec ne pas, moi je dis jamais le ne, mais après, ça le fait pas. Voilà, encore oublié. Ça ne le fait pas. Voilà. Eh bien, ça NE va pas être facile, mais je pense pouvoir le faire. De toute façon, il faut que je le fasse tout le temps maintenant, mais tu comprendras plus tard.

            Bref, pourquoi j’ai un journal ? Bah… Parce que j’ai envie de mettre tout ce que je pense quelque part, pour que ce ne soit pas oublié. On le dit aux meilleures amies, mais on finit par l’oublier à un moment donné, et moi, ça me fait flipper qu’un jour, j’oublierais ce qu’il m’est arrivé. J’ai envie de partager avec toi mes peines, mes bonheurs, mes malheurs, vraiment tout. Ce ne sera pas le genre de journal qu’on écrit à l’âge de six ans dans un petit carnet rose avec un cadenas et où on écrit notre vie comme : « Aujourd’hui, j’ai mal au ventre, j’ai pleuré » ou « Aujourd’hui, c’est nul, je dois ranger ma chambre ». Non, je ne suis plus une gamine !

            Mais je ne sais pas trop comment en faire un. Je vais commencer par me présenter et je présenterai ma famille et mes amis.

            Moi, c’est Agathe-Zoé. Oui, Agathe-Zoé. C’est étrange comme prénom, non ? Pas pire que celui de mon petit frère, mais il est trop bizarre pour être dit, alors je l’appelle PZ depuis que j’ai appris que pour délirer, mes parents voulaient l’appeler Paul-Zébulon. Heureusement, il ne s’appelle pas comme ça, mais son prénom est tout aussi bizarre, alors je l’appellerai PZ. Et en plus, ça va plus vite ! Sinon, tout le monde m’appelle Azo.

            J’ai treize et je rentre en seconde aussi. Oui, tu as bien lu, treize ans en seconde. Je n’ai pas sauté deux classes, juste une, mais je suis de fin novembre, alors septembre et octobre, j’ai deux ans d’écart avec les autres gens de ma classe. Avant, ça me dérangeait. En sixième, j’étais si petite que des troisièmes me disaient de retourner en primaire, mais après, les gens s’en sont foutus. Sauf une fille, Marion. Je crois qu’elle a toujours été jalouse du fait que j’ai sauté une classe et pas elle (elle est du genre à croire qu’elle est la plus intelligente). Mais passons. Je n’ai pas envie de parler de Marion dans mon journal, ce n’est qu’une peste. Je n’arrive toujours pas à croire que je rentre au lycée. Le problème, c’est que mon père croit que je suis une sorte d’intello. Alors du coup, il voit beaucoup trop grand pour moi. Il me voit déjà dans les grandes écoles de Paris, alors que moi, je veux juste être tranquille. Je n’ai que treize ans. Je veux penser à des trucs de mon âge, pas aux grandes écoles qui ne sont de toute évidence pas pour moi. J’ai encore le temps pour y penser.

            J’ai deux meilleures amies à qui je dis tout, absolument tout ! Lou et Ninon. Je les adore, on se connait depuis la sixième et depuis, nous sommes inséparables. Je n’ai qu’elles comme véritables amies. Elles savent tout de moi, même que j’ai aimé en troisième un certains Victorien. Je ne sais même pas si j’ai réussi à l’oublier pendant les vacances. On verra à la rentrée. Je suis jamais sortie avec un garçon et c’est vrai que je l’aimais beaucoup, mais je ne suis pas sûre que c’était vraiment de l’amour.

            D’ailleurs, c’est demain, la rentrée et c’est là que je stresse trop. J’ai peur de ne pas tomber dans la même classe que Lou et Ninon. Là ce serait le drame. Mais bon, quatre ans qu’on tombe ensemble, pourquoi ça changerait ?

            Oui, pourquoi ? Pourquoi ? Notre amitié, c’est pour la vie, et jamais cela ne changera.

            Jamais. 

 

6 août 2013

Alone in the dark - prologue

Comme Neik, j'ai eu l'idée d'écrire mon histoire et comme Neik (ça fait beaucoup, non ?) je m'inspire d'une musique, Alone in the Dark de Vadim Kiselev. Parce que je suis un peu seule dans le noir.


 

Seule dans les méandres obscures au plus profond de mon être, endroit où je me suis réfugiée, endroit où je suis tranquille, où personne ne me dicte mes mouvements, mes pensées... J'avance dans le noir le plus total dans l'espoir de voir un jour la lumière.

Mais pour l'instant, c'est dans ce noir que j'ai trouvé le reconfort. C'est dans ce noir que j'ose ouvrir les yeux pour percevoir un minuscule filet de lumière pouvant éclairer ce monde si sombre et si cruel.

Peut être qu'un jour, la lumière remplacera l'ombre dans laquelle je me cache.

Un jour... 

16 juillet 2013

Le parchemin - chapitre 4

Chapitre 4 :

L’Homme dans le noir

 

 

 

      Je sors dans le froid de l’hiver. Je traverse la cour recouverte d’un doux manteau de neige. Quatre jeunes, Grégoire, Mathieu, Léo et un autre que je ne connais pas, sont en train de fumer en cachette. Ils rient forts, d’un rire gras et rauque. Ils ne m’ont pas vue. Tant mieux. Mieux vaut les éviter, ceux-là.

      Je m’avance vers la borne d’électricité, là où j’attendais ma mère avant puis maintenant mon père, depuis sa mort. Le froid est mordant et je regrette de n’avoir sur moi qu’un petit gilet. Je me maudis de ne pas avoir pris plus chaud.

      J’attrape mon portable dans ma poche fermée de mon gilet blanc, va dans le répertoire, trouve le numéro de mon père et appuie sur le vert, pour qu’il vienne me chercher.

-         Bien sûr ma puce, j’arrive dans cinq minutes.

      Pourquoi daigne-t-il de m’appeler de ce prénom affreux, alors que de un, je déteste, ça fait débile et de deux, venant de sa part, c’est encore plus horrible ? Je le déteste, tout comme je déteste Cathy. La moindre affection de sa part me donne l’envie de vomir.

      Il fait de plus en plus noir. Bientôt, la pluie commence à tomber, aussi fine que du fil de fer. Je n’ai pas de parapluie, ni de capuche et le froid me rosit les joues. Je me recroqueville dans mon petit gilet, mais j’ai toujours aussi froid. Je crois entendre un bruit en face, dans l’allée qui monte vers les résidences. Quelque chose bouge. Le vent sûrement. Je prie pour que ce soit le vent.

      J’aperçois des phares qui percent le brouillard qui monte de plus en plus. Je me penche par-dessus la route : ce n’est malheureusement pas mon père. Pour une fois que j’aurais tout donnée pour voir mon père ! Cet endroit la nuit fait flipper, l’allée de l’immeuble devant le lycée est inquiétante avec ses arbres hauts qui semblent toucher le ciel et qui rendent l’allée aussi noire que la nuit. Même les lampadaires n’arrivent pas à l’éclairer.

-         Allez, papa ! Arrive !

      Des yeux. Des yeux jaunes luisant me fixent à travers le brouillard. Ils sont si luisants que j’arrive à les voir. Je les vois. Qu’est-ce que c’est ? J’ai envie de hurler, mais je fais semblant de ne pas avoir vu la créature. Peut-être que si je l’ignore, elle m’ignorera aussi. Elle grogne, elle montre les dents. Ses yeux semblent luire plus fort encore, jusqu’au point de transpercer mon âme, tel les yeux acier de Gaétan. Elle grogne encore, et j’ai la terrible impression qu’elle va m’attaquer. Mais elle recule dans la nuit et disparaît dans l’allée.  Ses horribles yeux jaunes et ses grognements disparaissent eux aussi, ainsi que ma peur. Mais je ne suis pas au bout de mon cauchemar. Loin de là. Je le sens.

      Un homme s’avance depuis le lycée dans la nuit. Il est habillé de noir, enfin, je crois, car la nuit noire ne m’aide pas. Il a les mains mise dans des poches larges et profondes, la tête basse, cachée par un capuchon. Il me fait légèrement penser à l’un des sinistres personnages de la secte rouge. Mais il est noir. Il est noir. Noir. Pas rouge. Je n’ai pas à m’inquiéter. Ils ne m’avaient pas trouvé la dernière fois. Ils avaient perdu ma trace, peut-être m’avaient-ils oubliée. Il est noir. Noir. Telle la nuit qui l’entoure.

      Mon sang se glace, mon corps se fige. Je suis paralysée par la peur. Son capuchon. Non. Pas ça. Non. Il est noir. C’est ça. Noir. Je me suis trompée. Mes yeux m’ont joué un tour.

      Son capuchon est rouge.

      Rouge.

      Comme le sang.

      Comme celui sur les toges de la secte.

      Rouge.

      Non.

      Cet homme fait partit de la secte.

      Je le sais. Mais à la lumière du lampadaire, je l’ai reconnu.

      Gaétan.

      Non. Impossible. Cela ne peut être lui. J’ai dû me tromper. Pourtant, seul lui sait que je suis sortie, il était beaucoup trop louche. Et je l’ai vu. À moins que je ne me sois trompée.

      Il s’approche. À la pâle lueur du lampadaire, je l’ai vu sourire d’un sourire mauvais, cruel, victorieux. Il s’approche de moi. Toujours, dans une démarche régulière. Ses pas se suivent, sa tête est toujours baissée, son sourire ne le quitte pas. Il ne semble pas regarder où il va, mais je sais qu’il vient pour moi. Ma main va machinalement à la poche de mon gilet où j’ai caché le parchemin. Il vient pour ça. Mais je dois le protéger. Maman me l’a demandé. Et elle est morte à cause de cette chose. Si je venais à le perdre et à l’offrir à notre ennemi, elle serait morte en vain.

      Mon père n’est toujours pas arrivé, et aucune voiture n’est passée depuis un bon bout de temps. Et je sais que l’homme, qui est peut-être Gaétan sera arrivé vers moi avant que Papa arrive.

      Je me détourne de l’homme et me met à marcher vers la maison, qui soi-disant passant est beaucoup trop loin pour que je l’atteigne à pieds, mais mon père me verra sur le chemin. Je marche normalement au départ, pour ne pas montrer mon angoisse grandissante et qui m’obstrue les poumons, m’empêchant de respirer. Je me retourne vivement : l’homme avance toujours de sa démarche régulière, le sourire flottant sur son visage, ne ralentissant, ni n’accélérant, ni changeant sa trajectoire. Il me suit, c’est inévitable.

      La secte m’a retrouvée.

      Cette pensée m’arrive en plein de la figure, telle une claque. Qu’adviendra-t-il de moi, maintenant ? Je serais capturée et sûrement torturée. Je préfère ne plus y penser.

      Voyant que Gaétan ne ralentit pas et semble ne pas me lâcher, j’accélère, marchant désormais d’un pas lourd et vite. Il change lui aussi sa cadence et se met au même rythme que moi. Mon cœur bat la chamade, mes yeux me piquent, une furieuse envie de pleurer me prenant.

      Je commence à pousser des petits cris d’angoisse, je respire fort, les sanglots étouffent la voix. Je me mets à courir du plus vite que je peux. L’homme se met à me courir après. Je hurle de terreur, je pleure. Je ne tiendrais pas longtemps. L’angoisse m’empêche de réfléchir, de trouver une solution, la peur rend mon cœur faible. Je me sens défaillir.

      Il y a énormément de neige par terre et je n’arrive pas à courir aussi vite que je le veux. Mon pied glisse, je faillis de me retrouver par terre. Mais je me reprends et cours, toujours, sans m’arrêter. L’homme ne me lâche toujours pas, me poursuivant. Il court malheureusement plus vite que moi, et il aura tôt fait de me rattraper.

      En voulant me retourner pour voir son avance sur moi, mon pied ripe sur une plaque de verglas cacher par la neige abondante et je me retrouve couchée dans sur la route, entre les traces de pneus dans la neige.

      La pluie continue de tomber, glacée, sur mon visage. Mes pleurs, mes larmes se confondent avec. L’homme est trop près maintenant. Je n’arrive pas à me relever, chaque essai se solde d’un échec qui me fait retomber à terre.

      Il est tout près, à à peine un mètre de moi, sur le trottoir.  Il rit. Son rire me glace d’effroi. J’ai envie de hurler, mais le cri ne traverse pas ma gorge. J’ai envie de pleurer, mais les larmes ne coulent plus. Dans un sourire, il dévoile une rangée parfaite de dents blanches comme la Lune qui luit dans son dos.

      « Je vais mourir ».

      Un crissement de pneus retentit dans la nuit sombre. Des phares se rapprochent. Je mets ma main en visière pour cacher mes yeux sensibles à la lumière aveuglante. L’homme, qui venait de poser doucement son pied droit sur la route, se retourne et disparaît dans la nuit, sa cape le suivant, comme dans un film. La voiture se rapproche trop vite. Elle ne m’a pas vue.

      « Je vais mourir ».

      Elle va m’écraser. Je hurle, tout en sachant que hurler n’y changera rien et ne fera pas ralentir la voiture.

      D’un ultime coup de frein, elle se stoppe net à un millimètre de mon genou.

      Le souffle court, je louche sur le nez de la voiture si près. J’ai eu chaud, très chaud.

      Mon père sort de la voiture en trombe, et devient immédiatement mouillé jusqu’aux os.

-         Coralise ? Coralise ? Mais qu’est-ce que tu fais sur la route ! J’aurais pu t’écraser !

      Voilà donc tout ce que pense mon père en me voyant en larmes, souillée par terre, grelottante de froid, en plein milieu de la route.

-         Ça va ?

      Oui, oui, tout va bien. Juste un peu froid. Est-il aussi stupide ? Comment pourrais-je aller bien ? J’aurais pu être morte, capturée, disparue. Mais non. Tout ce qu’il trouvait à dire était « Ça va ? ».

      Il me prend par sous les aisselles et me traîne jusqu’à la place passager. Là, je m’endors aussitôt.


Voilà c'était le dernier extrait... Avec plein de suspens !!! Je suis cruelle, hein ? *regard machiavélique*

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Les p'tites histoires de Mae
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 1 907
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité